LH38 - La LH de la tranquilité

LH38 - La LH de la tranquilité

Poème Hebdomadaire n°44 - Epsilon

Epsilon

Je suis comme une onde, courant vers l'infini
Avant que ma vie fonde, éparpillée en bruit
J'étais un simple bras, travaillant sans penser
Liée par son contrat, Rose se fit tuer.
Ma mort fut bien brève, coupées furent nos ailes,
Un instant de rêve, puis je suis face au ciel
Loin du lieu du trépas, au milieu d'une rue.
La folie la gagna. Fuyant, elle parut.
La femme écarlate délivrant notre enfer,
Celui qui nous flatte, caché sous tous nos airs.
L'ombre de nos pensées mis en pleine lumière
Un jugement premier, réponse à ma prière.
Elle me montra sa peur, j'ai fuis toute ma vie.
Ces ailes comme leurre pour oublier l'envie.
Dans ce travail immonde, courant après le temps,
Parcoureurs du monde, je rapiéçais ces gens.
Elle renia ses choix, ne désirant que fuir
C'est ce qui me fit moi, tracée dans son avenir.
Je fuirai mieux que tous, j'atteindrais l'infini,
Un simple coup de pouce et Epsilon naquit
Reprenant connaissance au fond d'une ruelle,
Tout dans le mauvais sens, gauche : sol, droite : ciel.
Le premier calciné, le second embrumé,
L'avenue traversée de traces de brulé.
Je voyais quelques corps ayant été lancés
D'un mauvais coup du sort, en cendre, déchirés.
Voilà des gens armés semblant vouloir ma peau,
En un pas décidé, revoilà le temps beau.
Un jour, un homme en noir apparut sans un bruit
Écoutant mon histoire, il m'offrit un appui
Un nom, un objectif, féru de quelque science,
Des livres, un collectif, à la Cité défiance.
Je revint dans ce lieu qui m'offrit la potence.
J'y croisa un grand pieux, une femme, je pense,
Ainsi qu'onze autre gens, au cœur d'un arbre immense,
Me présentant leur plan, c'est ici qu'on commence.


-Nicolas Besson


Ce poème fait partie de ma série de poèmes hebdomadaire que vous pouvez trouver ici (venez laisser un commentaire!)